Les camelots

Les marchands ambulants et leurs papelards

Camelot-Le chant des crimes-Marc Renneville-Gaelis ÉditionsLe camelot est un marchand ambulant encore très présent à l’époque de l’affaire Vacher. Bien qu’il ne soit pas l’ami de la police, les avis au sujet de son métier peuvent diverger. Le camelot peut inquiéter, il peut aussi être apprécié pour son pittoresque et son habilité, ainsi qu’en témoigne cet extrait d’article de Georges Acker, paru dans La Lanterne, 5 novembre 1897, p. 2.

M. R.

LES CAMELOTS
Orateurs de la rue et marchands de curiosités

Vendre dans les rues, c’est un métier ; faire le boniment, c’est un art. Ne rassemble pas qui veut autour de soi un certain nombre de passants, les allèche et leur offre un article quelconque à un prix dérisoire mais qui, en réalité, est très largement rémunérateur. La première condition requise est une grande facilité d’élocution, jointe à un aplomb imperturbable. Il faut posséder une voix solide, que ne brisent ni les enrouements, ni les trop fortes libations. Actif, déluré, intelligent il doit loin des regards inquisiteurs de la police, réunir dans les endroits les plus fréquentés les badauds avides de curiosités et les amateurs de nouveautés ou d’objets bizarres.

C’est le camelot qui vend le jouet de l’année pour la plus grande joie des enfants et la satisfaction des parents. C’est lui qui, aux abords des gares, des grands magasins, des maisons en démolition, et sur les grands boulevards, offre des cannes, des montres « qui se remontent et dont les aiguilles marchent », des anneaux brisés, la sûreté des clefs, des plumes sans encre, du savon à détacher, de la colle à raccommoder la porcelaine, les rayons Roentgen, le cinématographe économique, l’appareil photographique, la poupée valseuse, les cartes lumineuses, les jeux transparents, les mystères du sérail, ou la femme déshabillée. etc., etc.

C’est lui aussi qui lance les chansons à succès. Plus d’un artiste lui doit une partie de sa popularité, et certain vendeur de décorations, parent d’un ancien chef d’État, s’est vu, à défaut de condamnation, ridiculisé de la belle façon rien que par ces mots : « Ah ! quel malheur d’avoir un gendre »

[…]
La complainte

Le papelard, c’est le papier sous toutes ses formes : journaux, complaintes, indicateurs des rues de Paris, canards, etc.. La vente des canards est une très grande ressource pour ces modestes travailleurs. On sait en quoi consiste le canard et quelle est sa fabrication. Il en est qui se sont vendus à des milliers d’exemplaires, tels par exemple le Serpent de la rue Lacépède et l’Assassinat de Rochefort.

Enfin ! les complaintes ont toujours leur succès ! Celle de Fualdès est restée typique ; après on a eu celles de Troppmann, de Gouffé, d’Eyraud, de Pranzini, etc., et presque toutes commençaient ainsi :

Écoutez le terrible drame,
Dont le monde est épouvanté.
Cette histoire vous serre l’âme,
0, vous, qui vivez de bonté !

Nous l’avons dit en commençant, nous le répétons en terminant, les camelots sont de braves gens — parmi lesquels comme dans toutes les classes — même les plus élevées, se glissent parfois des voleurs, des escrocs ou des mouchards. On trouve chez eux — alors qu’ils sont dans la misère la plus affreuse — du courage et souvent du dévouement. Si l’habit ne fait pas le moine, sous la blouse déchirée ou le veston râpé du camelot, se cache souvent un brave cœur.

Georges Acker.

Source : La Lanterne, 5 novembre 1897, p. 2.

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Le vagabondFaux coupableChez l’assassinLa complainte et le journal —  Où chanter le crime?

 

 

 

LE CHANT DES CRIMES
Les Complaintes de l’affaire Vacher 

Marc Renneville.
25 avril 2021 – Éditions Gaelis 

Format Broché : 180 x 230 –  ISBN : 978-2-38165-039-5
Nbr de pages : 132
Illustré : Oui

Le Chant des crimes-Les Complaintes de l'affaire Vacher-Marc Renneville-Gaelis-editions

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